Biscarrosse seaplane base:
Je prends le temps pour répondre plus précisément aux questions de David Legg concernant l’hydrobase de Biscarrosse en donnant un historique rapide du lieu.
Tout d’abord il faut s’avoir qu’elle comprend 2 sites différant. La base d’essais Latécoère puis Bréguet créée en 1930 (nord du lac, lieu du RIH) cette base servait pour les vols d’essais de certification et de réception des hydravions de ces constructeurs.
Ensuite, il a été construit par l’état, la base de Biscarrosse Hourtiquets sur la rive ouest du lac.
Les travaux de cette base ont débutés fin 1937 et seront presque achevés courant 1942/43. Le premier appareil qui utilisera ces installations est le Laté 521 F-NORD le 8 aout 1938. Le 1er passage d’un appareil étranger fut le Boeing 314 Yankee Clipper en avril 1939, suivit d’un Catalina des American Export Airlines le 3 juillet. Les Short class C des Imperial Airways arrivent dès la création de son service d’escale. Air France Transatlantique débute ses vols expérimentaux sur l’Atlantique avec les Laté 521 et 522 (F-NORD et F-ARAP). Une première liaison sans escale sera réussie le 14 juillet 1939 par le F-NORD reliant New York à Biscarrosse en un peu plus de 33 heures de vol.
La base est transférée à l’aéronavale (navy) en juin 1939, au début du conflit. Elle est évacuée le 24 juin 1940 juste avant l’arrivée des Allemands. Les vols civils continuent cependant dans cette période (Air France Transat et Impérial Airways).
Sous l’occupation, sont basés BV 238, BV 222, Do 24, Do18, Arado 196, Bréguet Bizerte. La base est régulièrement survolée par la RAF de mai à juin 1943, puis attaquée à deux reprises en juin 1943 (destruction de 3 BV 138 et 3 BV 222). Après le départ du dernier appareil le 19 aout 1944, la base est définitivement évacuée le 23. Toutefois une grande partie des installations y seront détruites par minage avant le départ (hangars métalliques Nord et Sud, hangar central en béton, Hôtel, bateaux et appareils inutilisables coulés).
Fin 1945, les travaux de reconstruction de la base commencent en vue d’une remise en service au profit d’Air France (Sikorsky S43 de l’Aéromaritime et 3 Catalina sont mis en chantier dans les ateliers d’AF).
Dès 1945, les essais du Laté 631 débutent à la base Latécoère puis à partir des Hourtiquets. Air France inaugure la ligne des Antilles (Paris, Biscarrosse, Port Etienne, Fort de France) le 5 juillet 1947 avec le 631 F-BANU. Y sont affectés progressivement ensuite le F-BANT puis le F-BDRC. Cette ligne et stoppée brutalement avec la disparition en mer le 1er aout 1948 du BDRC. Une nouvelle campagne d’essais et de mise au point des 631 est alors menée. Ces appareils devaient être utilisés en Afrique pour transporter du fret par la SEMAF puis France Hydro. Seul le 631 F-BDRE sera mit en service, il ne revient à Biscarrosse que pour sa maintenance.
Dans le même temps les Short Sandringam de la BOAC transitent toujours par Biscarrosse.
Un dernier accident viendra donner un terme à l’exploitation des 631. Le F-BDRE s'écrase le 10 septembre 1955 près de Salambo au Cameroun. La base tourne alors au ralenti. Seule la BOAC puis les Aquila Airways y font toujours escale. En mars 1956 d’importantes chutes de neige recouvrent la région de Biscarrosse. Si les installations des Hourtiquets ne sont pas endommagées, ce n’est pas le cas de l’usine Latécoère où le hangar s’effondre sur deux laté 631.
De 1956 à 1958, quelques Grumann HU16 Albatross de l’USAFE viennent de Gatwick pour effectuer des entrainements au vol de nuit. C’est la fin de l’activité aérienne.
La base est affectée au ministère de la défense en 1962 pour y créer le Centre d’Essais des Landes, mais garde sont statut d’hydrobase.
En 1966 une campagne d’évaluation y est menée avec un Catalina de la Protection Civile pour la lute contre les incendies de forêts. Une autre évaluation est aussi menée en 1984 par la DGAC pour valider le programme de formation des pilotes civiles français.
1992, l’hydrobase de Biscarrosse Hourtiquets devient hydrobase de Biscarrosse Parentis et est réactivée pour l’aviation générale. Par contre, les installations terrestres restent dans le domaine militaire et ne sont pas utilisables.
Le premier RIH s’y déroule en septembre 1991.
Pour les autres questions :
• Le RIH se déroule bien à l’endroit où se trouvait le hangar Latécoère.
• La société Latécoère n’opérait pas sur la base des Hourtiquets en dehors de quelques travaux sur les 631 déjà en service.
• Il y avait bien un hangar (béton) entre les deux hangars métalliques. Les rails encore visibles sont bien ceux des portes de celui-ci.